• Remainia

    HELLO HELLO !

    /!\ J'AI FINI CE PREMIER TOME DE REMAINIA, AUSSI, JE VAIS REPUBLIER PETIT A PETIT LES CHAPITRES DANS LEURS VERSIONS FINALES /!\ 

  • Je monte les marches lentement. Je suis épuisée. J'arrive en haut de l'escalier et entends une voix me dire :

     

    - Sole, tu es allée courir ?

     

    Je lève les yeux vers le visage de la personne qui m'a posé la question. C'est Lyna, ma voisine de palier.

     

    - Ah, Lyna. Oui, je viens de finir mon footing.

     

    Elle sourit. Puis, elle retourne dans sa chambre et j’aperçois le visage de sa sœur, Lathmee qui me salue. Et je rentre chez moi.

     

    - Sole ! Tu es partie plus longtemps que d'habitude !

     

    C'est Kat, ma cousine, qui vient de parler. Elle est rousse, aux yeux marrons, de petite taille. Quand elle sourie, elle a le plus joli visage du monde. Mais là, elle ne sourit pas.

     

    - J'ai fait exactement une demi-heure de course, comme toujours…

     

    Elle baisse la tête. Puis, elle se tourne vers son frère, Elie, couché dans notre unique lit. Il est pâle, à cause de sa maladie.

     

    - Il ne va pas mieux. Je dirais même que ça a empiré en une demi-heure.

    - Je sais.

     

    Elle me dit la même chose à chaque fois que je pars.

     

    - Écoute, Soleil… on ne peut pas rester comme ça sans rien faire ! Mon frère est en train de mourir !

    - Je sais, Kat. Mais on ne peut pas partir non plus.

    - Il le faut ! On n'a même pas de quoi lui payer des médicaments !

    - Parce que tu crois qu'en se retrouvant à la rue, on aura plus d'argent ? Sans compter qu’Aya ne sera plus là pour nous nourrir !

     

    Aya est la patronne du foyer où nous vivons depuis que mes parents sont morts. Le bâtiment comporte deux étages, où logent quatre familles au total. Mais nous ne connaissons pas bien les familles du deuxième. Par contre, nous nous sommes tout de suite bien entendus avec nos voisines de palier, Lyna et Lathmee, deux sœurs orphelines. Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau, bien qu'elles aient quatre ans de différence. Toutes les deux sont brunes aux cheveux ondulés et possèdent de magnifiques yeux bleus.

     

    - Kat, je ne vois qu'une seule solution. Demain, j'irai me présenter à la Sélection.

    - Non! C'est… dangereux !

    - Bien sûr que non, ce n'est pas dangereux… Admets que c'est notre seule chance de sauver Elie. Si je réussis la Sélection, j'aurais un métier, je gagnerais des sous et je pourrais acheter des médicaments…

     

    Ma cousine ne répond pas. Mais je sais que de toutes façons, j'irai passer la Sélection.

     

     

     

     

    Le jour se lève à peine, que je suis déjà prête à partir. Kat me regarde, les yeux tristes, remplis de larmes. J'aimerais lui dire que je ne crains rien, que je reviendrai dans dix jours, mais elle ne voudrait pas m'écouter…

     

    J'arrive à ma station de train aérien. Un garçon d'environ mon âge attend. Ses cheveux bruns sont presque trop longs, ils volent au vent. En le regardant plus attentivement, je constate qu'il a les yeux de deux couleurs différentes.

    Le train arrive, et nous montons tous les deux dedans. Pendant le trajet, je regarde le panorama qui défile sous mes pieds, ma ville, Remainia vue de haut, en même temps que je réfléchis. Il faut absolument que je postule pour le travail au salaire le plus élevé. C'est le seul moyen de sauver Elie.

     

    Nous arrivons sur la place centrale de la Ville. Il y a énormément de monde. Je me fraie un chemin jusqu'au panneau où sont affichés les métiers et leurs salaires. Je lève les yeux progressivement, passant du métier le moins bien payé au mieux payé. J'étouffe un cri. Pour gagner le maximum, il faut que je tente le métier de soldat, ceux qui garantissent la sécurité de la Ville. J'ai un moment d'hésitation puis je rejoins le guichet des soldats.

     

    Une longue file est là, je patiente avec les autres. Elle avance plutôt vite, tant mieux. Enfin, je me retrouve à une personne du guichet. La fille avant moi, une fille mince aux cheveux noirs tressés, parle avec le guichetier. Puis, il lui indique un endroit et elle s'en va.

     

    - Mademoiselle ?

    - Oui…

    - Votre nom, s'il vous plaît.

     

    A ce moment là, j'ignore ce qui me pousse à donner mon surnom. Peut-être un désir de changer d'identité, de devenir quelqu'un d'autre.

     

    - Hum… Sole Jenner.

    - Bien.

     

    Il écrit mon nom sur un badge, qu'il me remet.

     

    - J'ai aussi besoin de votre adresse.

     

    Je la lui donne, il m'indique le Quartier des Soldats, et passe à la personne suivante.

    Je me dirige dans la direction indiquée et rapidement, je vois l'entrée du Quartier. J'ouvre la porte et j'entre.

     

    Il fait noir, dedans. Mes yeux mettent un peu de temps à s'habituer à l'obscurité, puis je détaille les alentours. Un homme, très grand et baraqué, fait les cents pas avec l'air de s'impatienter. Je retrouve la fille qui me précédait dans la file. Quand je tourne la tête vers lui, un garçon dont je ne distingue pas bien le visage me sourit, timidement. Je lui rends son sourire.

    J'ai l'impression d'attendre une éternité, puis, enfin, le grand baraqué nous adresse la parole.

     

    - Bonjour tout le monde. Moi, c'est Tom. Si vous êtes ici, c'est pour suivre un entraînement de soldat. Tout d'abord, sachez que je n'aurais pas de pitié. Seuls les dix premiers du classement du dixième jour deviendront des nôtres. Les autres… ils seront renvoyés chez eux et devront retenter leur chance l'année prochaine. Mais… sincèrement, je doute que vous y arriviez. Si vous avez été éjectés du classement une première fois, à mon avis vous n'aurez pas plus de chance la deuxième.

     

    Il marque une pause. Toute la foule l'observe, silencieuse.

     

    - Bien. Tout d'abord, vous devez vous changer. Je vais vous amener à votre dortoir où vous attend votre tenue. Vos vêtements seront renvoyés chez vous.

     

    Il nous demande de le suivre, dans les couloirs sombres du Quartier des Soldats. Il pousse une porte et nous désigne la pièce.

     

    - Voilà. Je veux tout le monde à la salle d'entraînement dans cinq minutes.


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  • Je m'installe sur un lit, commence à me changer. J’aperçois la fille de tout à l'heure qui se dirige vers la couchette au dessus de la mienne. Elle me sourit.

     

    - Salut, moi c'est Priss.

    - Je m'appelle Sole.

    -Enchantée !

     

    Elle m'a l'air sympathique. Alors, nous allons à la salle d'entraînement ensemble, tout en bavardant, après s'être changées.

     

    - Vous êtes tous là ? demande Tom. Bien. Alors, votre formation va se dérouler en deux étapes. La première, l'entraînement physique, c'est à dire les combat au corps à corps et le maniement des armes. Ensuite, suivra une partie plus pratique ou vous vous entraînerez à affronter des situations réelles. Ces deux épreuves seront bien sûr comptabilisées dans le classement final. On va donc commencer par s'entraîner au combat à main nues. Allez, mettez vous deux par deux sur les tapis !

     

    Priss et moi nous avançons ensemble. Nous commençons à suivre les instructions mais quand Tom passe devant nous, il s'énerve.

     

    - Les filles, c'est nul. Vous ne pouvez pas faire pire. Je vais être obligé de changer les groupes pour que vous vous entraîniez correctement !

     

    Il me met avec un gars costaud dont le badge indique le prénom Jim. Il a les cheveux bruns, très courts et me regarde en souriant.

     

    - Hé ! lance mon partenaire. Si je te fais mal, tu le dis !

     

    Tom le fusille du regard. Jim s'approche de moi et me chuchote :

     

    - Si je te fais mal, tu le dis !

     

    Je rigole. Puis on commence à se battre. Jim est fort, et plusieurs fois, il m'envoie au tapis. Je touche ma joue, douloureuse. Je saigne, mais je continue et frappe Jim au ventre. Il ne recule même pas et m'expédie son poing dans le bras droit. Je m'écroule, sous le choc. J'ai la tête qui tourne. Alors, je sens qu'on me porte et je m'endors.

     

     

     

     

    Je me réveille lentement. Je suis dans un lit. Les murs autour de moi sont tous blancs, j'en déduis que je suis à l'infirmerie. Je regarde la pièce, et aperçois Priss et Jim qui me regardent.

     

    - Ça va ? lance la première.

    - Je ne t'ai pas trop fait mal ? ajoute le second.

     

    Je secoue la tête. Puis je regarde mon bras. Le médecin a mis un bandage. Ce n’est pas plus mal, parce que je ne sais pas comment j'aurais réagi à la vue de mon sang.

     

    - Si tu peux te lever, demande Priss, on peut aller manger à la cafétéria.

    - Oui.

    - Tu es sûre de te sentir capable ?

    - Sûre et certaine !

     

    Elle m'aide à me lever et nous partons en direction du réfectoire.

    Nous nous asseyons à une table de quatre places et commençons à discuter. Deux minutes plus tard, un garçon que j'avais remarqué lors de la Sélection nous rejoint et s'assoit. D'après son badge, il s'appelle Ryan. Il est blond et a l'air engageant.

     

    - Salut, moi c'est Ryan.

    - Moi c'est Priss et voici Sole…

    - Ah, c'est toi qui a atterri à l'infirmerie… Ce gars ne t'as vraiment pas loupée !

     

    Je souris.

     

    - J'ai survécu.

    - Heureusement, pouffe-t-il.

    - Moi, je trouve que pour une première journée, tu t'es bien débrouillée, renchérit Priss. J'ai entendu dire qu'une fille de notre groupe s'était évanouie avant que son adversaire l’ait touchée.

     

     

     

     

    Le deuxième jour de la formation, les combats se passent mieux pour moi. J'arrive sans problème à battre un garçon du nom de Tomas. Certes j'en suis fière. Cependant, il n'y a pas de quoi. Ce garçon a à peu près l'apparence et la force de mon cousin Elie.

    Après une matinée d'entraînement, je rejoins Priss et Ryan à la cafétéria.

    On mange en silence quand un garçon que je n'avais pas encore remarqué s'approche de notre table et nous demande s'il peut s'installer avec nous.

     

    - Bien sûr, lance Ryan.

     

    Le garçon s'assoit. En silence. Son badge indique qu'il s'appelle Théo. Son visage m’est familier. Je le regarde plus en détail. Ah, je sais où je l'ai déjà vu : à mon arrêt de train aérien, le jour de la Sélection.

     

    - Quoi ? me lance-t-il, sans doute agacé que je le dévisage.

    - Rien. Je me demandais si c'était toi que j'avais vu à mon arrêt de train pour me rendre à la Sélection.

    - Je n'en sais rien, moi.

     

    Je vois qu'il n'a pas envie d'en dire plus alors je me tais. De plus, je sais qu'on m'a souvent reproché ma curiosité sans limites, plus jeune. Alors je ravale les questions qui s'apprêtent à sortir de ma bouche.

     

     

    Dès l'arrivée de Théo, le repas est silencieux. Même les tentatives de plaisanteries de Ryan échouent auprès du nouveau venu. Après trois défaites, mon ami renonce à blaguer et se contente de finir son assiette en silence.


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