• Chapitre 4

    - Eh, Jenner. Tu te souviens de ce que je t'ai dit hier ? Cette fois, prend un adversaire à ta hauteur. Tiens par exemple… Billy Addam ! crie notre entraîneur.

     

    Le dénommé Billy, un colosse aux muscles gonflés comme des montgolfières se retourne et s'approche de nous.

     

    - Ouais ?

    - Je veux que tu te batte contre Jenner, tout de suite.

    - OK…

     

    Puis, Tom me prend à part.

     

    - Bonne chance. Si ça t'intéresse de le savoir, Addam est quasiment un des meilleurs dans le classement pour le moment.

     

    J’acquiesce. Et je me positionne sur le tapis. Pour battre Billy, je vais sûrement devoir m'en remettre à la ruse. Je n'aurais aucune chance de gagner par la force, assurément. Quel peut bien être le point faible de mon adversaire ?

    Mais je n'ai pas le temps de m'interroger plus longtemps car je le vois foncer sur moi. Rapidement, je l'esquive. Il se retourne et me « charge » à nouveau. Agissant avant qu'il puisse me toucher, j'atteins sont ventre avec mon poing, lui marchant sur le pied par inadvertance. Mais sa réaction me surprend. Billy lance un hurlement et sautille sur un pied. Je souris en coin. Je l'ai trouvée. J'ai trouvé sa faiblesse !

     

    Dès ce moment là, je reprend confiance et ne cesse de lui marteler pied sur pied. Et alors qu'il se remet avec peine de ma dernière attaque, je l'attrape par derrière et le fait tomber. Je le plaque au sol, l'empêchant de faire un seul mouvement. Puis, j'empoigne son cou et le serre.

     

    - C'est bon, Jenner. Tu as gagné, dit Tom derrière moi.

     

    Je relâche ma prise.

     

    - Tu t'es encore servie de son point faible, remarque-t-il.

    - Oui.

    - C'est bien. Cette victoire là, tu la mérite. Maintenant… Tu vois la brune là-bas ? Je voudrais que tu la combatte. Tu as de la chance, elle attend un adversaire. Mais… autant te prévenir, Portier a déjà failli tuer son frère.

    - Pourquoi vous me donnez tous ces renseignements sur mes adversaires ?

    - Pour que tu sois prévenue. Addam et Portier sont tous les deux issus de milieux où ils ont l'habitude de se battre. Toi non, alors… ne te plains pas quand je te donne des tuyaux.

    - Et bien je vais me plaindre quand même. Après tout, vous dites tout le temps que dans un vrai combat, personne ne nous fera de cadeau. Pourtant, vous êtes en train de me parler de mes adversaires. Est-ce que vous souhaitez que je perde dans une vraie bataille ?

     

    Il paraît gêné.

     

    - Non, pas du tout… tu as raison. Oh, je ferais mieux de me taire.

     

    Je pars sans le regarder et je demande à « Portier » de combattre contre elle.

     

    - Tu es sûre ? Je ne te ménagerai pas comme Sawasane ou Billy, tu sais.

     

    Je pouffe. Pour elle, Billy m'a donc « ménagée »…

     

    - Je sais. Tu t'appelles comment ?

    - Opale. Et toi ?

    - Ah ouais. Super bizarre, comme nom. Moi c'est Sole.

    - Et c'est mon prénom que tu trouves bizarre ? Tu t'appelles Sol, comme… le sol ?

    - Non, avec un E.

    - Ah ouais. Comme le poisson, quoi, répond-elle, narquoise.

     

    Je lève les yeux au ciel.

     

    - Plutôt que de perdre du temps, si on se battait ? je demande.

     

    Opale acquiesce et prend place sur le tapis. Je me mets en face d'elle. On se fixe droit dans les yeux et d'un coup, elle s'élance vers moi.

    Je pare son attaque et tente de l'atteindre au ventre. Mais elle me saisit le poignet et m'envoie à terre. Elle me plaque contre le sol, appuie sa main sur mon visage. Et je la mord, puis je me relève. Elle me balance un coup de poing dans la tête, et je lui enfonce mon coude dans le ventre. Elle ne faiblit toujours pas.

     

    D'un coup, je l'attaque en lui serrant le cou de mes mains. Mais avec son pied, elle me fait trébucher. Je tente de rester debout et je lui écrase le pied. Et je reçois un nouveau coup de poing dans l’œil. J'attrape sa jambe, la tire et la fait tomber par terre. Sa tête se cogne brutalement et je vois du sang éclabousser. Soudain je prend conscience que moi aussi, j'ai du sang plein les mains, et le visage. Mais comme elle est vulnérable, je continue à lui envoyer mon pied dans le dos. Je m'occuperai du sang plus tard.

     

    Brutalement, elle me refait face, comme si rien ne s'était passé. Elle semble encore forte et pas du tout fatiguée.

    Elle me tord le bras tandis que je lui mords l'épaule. Elle hurle, je hurle. Avec mon bras libre, je lui saisis le cou et commence à l'étrangler. Elle me balance un coup de pied dans les jambes. Je m'écroule, tirant son cou et donc elle dans ma chute. Nous sommes toutes les deux par terre, incapables de savoir qui maîtrise qui.

    Je remarque du coin de l’œil Tom qui s'approche.

     

    - Les filles.

     

    On se redresse, pleines de sang et de sueur.

     

    - C'est fini. Vous êtes à égalité.

    - Déjà ? lance Opale, presque déçue.

     

    Tom ne répond pas.

     

    - Bon, fait mon adversaire en souriant. Tu commence à avoir un œil au beurre noir. Et mon crâne saigne. On devrait peut-être aller à l'infirmerie, tu ne crois pas ?

    - Je crois, oui. Tes cheveux sont presque entièrement teints de rouge.

     

    Et on éclate de rire en même temps.

     

    Tandis qu'on se dirige vers l'infirmerie, je me dis que c'est sans doute le début d'une belle amitié.


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