• Chapitre 14

    Je la regarde plus attentivement et je me rends compte que c’est Opale. Opale ! Alors, nous avons tous bien été capturés par les mêmes personnes…

     

    - Toi aussi, tu es ici ? je demande.

    - Oui, il m’ont capturée après Théo.

    - Je sais, j'ai été la suivante. Mais tu sais ce qu’ils nous veulent ?

    - Et bien, il ont dit tout à l’heure que…

    - On sait ce qu’ils ont dit tout à l’heure, la coupe Théo. On était là. Par contre si tu en sais plus, on serais ravis d’être au courant nous aussi.

    - Et bien à vrai dire, vous savez que j’occupais un poste différent de vous.

     

    On hoche la tête.

     

    - Je ne devrais pas le dire, mais j’étais chargée de repérer dans la population un éventuel soulèvement, un éventuelle menace contre notre gouvernement.

    - Tu veux dire… une rébellion ?

    - Hum hum. Et donc je les soupçonne de vouloir prendre le pouvoir par la force et de se servir de nous pour combattre le reste de la Ville. Autrement dit, contre nos amis soldats, puisqu’eux doivent défendre les Dirigeants.

     

    Je lâche un cri de surprise. Il veulent que nous combattions nos amis ? Priss, Ryan, Lyo, Jim… ?

    Soudain, le garde de tout à l’heure, nous crie :

     

    - Eh, vous trois ! Je ne veux pas que vous vous mettiez ensemble. Vous croyez qu’on connaît nos ennemis, en pleine bataille ?

     

    Son discours me rappelle étrangement celui de Tom…

     

    - Ça dépend contre qui vous nous forcez à nous battre, je rétorque.

     

    Il continue sans tenir compte de ma remarque, mais je remarque qu'il a paru suspicieux.

     

    - Allez, vous vous séparez ! Toi - dit-il en me désignant - tu vas te battre contre lui - il me montre un colosse qui attend deux mètres plus loin en faisant craquer ses doigts.

     

    Il désigne les adversaires de mes amis tandis que je m’avance devant mon concurrent. Tout en pensant que si je me reçois un seul coup dans le ventre, je suis mal. Très mal.

     

     

     

     

    Le soir quand nous regagnons nos cellules, je suis épuisée. Ici, c’est bien pire que pendant ma formation. On ne peux pas s’arrêter, il faut se battre du matin au soir. Et je suis quasiment sûre qu’il n’y a pas d’infirmerie.

     

    - Alors, comment ça s’est passé ?

    - Et bien, je ne sais par quel miracle, ma blessure ne s’est pas ouverte. J’ai réussi à esquiver à chaque fois que mon adversaire visait mon ventre.

    - Mais visiblement, c’est ton œil qui a servi de souffre-douleur, ironise Théo en regardant l’œil au beurre noir dont j’ai « hérité » aujourd’hui.

    - C’est ça…

     

    Il se dirige vers son lit, s’allonge et s’endort quasiment tout de suite. Je fais de même, mais malgré mon énorme fatigue, impossible de trouver le sommeil.

    En réalité, j’ai peur. Peur de ce qui va se passer si nous sommes véritablement enrôlés de force dans une révolte. Peur pour tous nos proches, à qui nous allons sans doute faire face… Peur pour ma famille aussi. Si on se retrouve dans une véritable guerre civile, qu’adviendra-t-il de la population ?

     

    Cette nuit là, je ne pus dormir. Si bien qu’au réveil, j’avais, en plus de ma blessure à l’œil, de monstrueux cernes noirs.

    A peine Théo ouvrit la bouche pour se moquer que je lui lançai un regard assassin, de sorte qu’il se tut. Il avait intérêt. Je n’étais pas d’humeur à plaisanter.

    Ils nous firent sortir de nos cellules, comme la veille. Ils nous rassemblèrent dans la grande salle. Et nous ordonnèrent de nous battre, en faisant bien attention que mes deux amis et moi soyons séparés. Ils nous surveillèrent toute la journée pour éviter qu’on ait un seul moment où l'on puisse se parler. En y réfléchissant, je me dis que c’était peut être à cause de ma phrase de la veille qu’ils nous avaient à l’œil. Ils avaient peur que je soie au courant de leurs projets et que je démolisse tout. Alors, je n'avais rien d'autre à faire que me taire et obéir.

     

    Je m’avançai vers mon énième adversaire, une fille, cette fois. Elle me lança un regard désespéré qui me laissa entendre qu’elle ne voulait pas se battre. Mais ce fut elle qui attaqua la première. Et j’eus beau m’écarter comme je pus, son poing atterrit violemment dans mon ventre.

    Je hurlais, tandis que mon sang se déversait sur le tapis. Je vis le visage de la fille se pencher sur moi, horrifiée. Ensuite, Théo et Opale laissèrent tomber leurs combats, en dépit des menaces de gardes, et coururent vers moi.

     

     

     

     

    Je savais qu’ils n’auraient aucune pitié. Les gardes, je veux dire. Aussi, je décidais de me relever tant bien que mal.

    Opale m’aida, voyant que ma blessure était douloureuse. J’étais assise sur le tapis. Elle déchira la manche de son tee-shirt, me l’enroula autour du ventre.

     

    - Merci, murmurais-je.

     

    Les gardes arrivaient au galop.

     

    - Que se passe-t-il ?

    - Mon amie s’est ouvert le ventre…

    - Laissez-moi passer.

     

    Le garde déroule le tissu et regarde ma plaie.

     

    - Elle ne semble pas être récente, cette blessure.

     

    Non ! Je vais être obligée de lui dire que ça fait longtemps. Je ne veux pas.

     

    - Non, je mens. Je n'avais pas ça avant, je vous assure.

     

    J'espère que mes amis ont compris qu'ils ne doivent pas parler.

     

    - Bon. Tu as l’air de te remettre, de toute façon. Ça ne doit pas être trop grave.

     

    Ce n’est pas que ce n’est pas grave, mais ça, le garde ne peut pas le savoir. C’est surtout que je me contrôle pour ne pas hurler, car en réalité, la douleur est à peine supportable.

     

    - Bon. Tu vas rentrer dans ta cellule et demain ça ira mieux.

     

     

    Ça, j’en doute.


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