• Chapitre 13

    J’attends le train tranquillement, ce soir là. Priss passe à côté de moi. Elle me salue et pars vers chez elle. Je lui souris et soudain, je me rappelle qu’elle voulait me dire quelque chose. Je l’appelle, mais c’est trop tard. Elle est partie. Je me rends compte que nous ne nous voyons presque plus ces derniers temps. Est-ce à cause du travail ?

    Le train arrive. Je monte dedans. Je m’assois. Le trajet passe, je suis triste et j’ignore même pourquoi. Puis, une station avant la mienne, des hommes en noir avec des masques font stopper le train. Je les regarde s’avancer vers moi.

     

    - Mademoiselle Jenner ?

    - Oui ?

    - Nous allons devoir vous demander de nous suivre.

    - Pourquoi ? Que me voulez-vous ?

    - Nous avons des ordres précis. Suivez nous, je vous prie.

    - Je ne vois pas pourquoi je vous ferais confiance. Je vais rester ici, rentrer chez moi, et vous vous ne viendrez plus m’importuner.

    - Je regrette, mademoiselle. Je vais devoir employer la force si vous ne venez pas. Mais si vous me suivez, votre famille sera peut-être épargnée.

    - Ma famille !

     

    Je rigole.

     

    - Vous ne connaissez pas ma famille !

     

    À ma grande stupeur, je le vois sortir cinq photos de sa poche. Il me les montre une par une.

     

    - Katerine Simmons. Elie Simmons. Lyna Hosteler. Lathmee Hosteler. Et Aya Walter.

     

    La première chose qui me vient à l’esprit est que l’homme a appelé ma cousine Katerine. Pourtant, je sais très bien qu’elle ne s’appelle pas comme ça. Quelque chose me paraît étrange, mais je n'arrive pas bien à savoir quoi. Puis, je le regarde, stupéfaite qu’il ait pu se procurer ces photos.

     

    - C’est d’accord, je viens. Mais ne faites rien à ma famille.

    - Nous ne vous le promettons pas.

     

    Ils m’emmènent alors et je vois le train redémarrer avant qu’ils me couvrent les yeux d’un tissu sombre.

    Ils m’obligent à avaler une sorte de comprimé, ce qui a pour effet de m’endormir pendant le trajet. Je me souviens seulement d’avoir pensé : « Ils m’enlèvent. Comme Théo, comme Opale. ».

    Je me réveille enfin, quand je sens qu’on me dépose sur un sol froid. J’ouvre les yeux. Je suis dans une pièce totalement noire, où la seule lumière provient de dessous la porte. Je n’y vois rien, dans cette obscurité. Je soupire. Je n’ai rien pu faire. Malgré le parcours d’obstacle pendant ma formation, je n’ai pas pu résister, menacer ma famille est le meilleur moyen de me faire obéir.

    Soudain, j’entends une voix provenant du fond de la pièce. Pour l’instant, ce n’est qu’un murmure, mais la voix continue de parler.

     

    - Qui est là ?

     

    Je l’entends parfaitement, maintenant. Mais je ne sais pas si je dois répondre.

     

    - Je…

    - Ils ont enfermé quelqu’un d’autre avec moi ? C’est bizarre. Quand ils m’ont fait prisonnier, ils ont pourtant laissé entendre que personne ne devait me rejoindre… Je ne dois plus leur paraître dangereux, dit l’inconnu avec une voix narquoise, voix qui me dit d'ailleurs quelque chose.

    - On est où ? je demande.

    - Dans une cellule de prison. C’est tout ce que je sais. J’ignore qui nous a fait venir, ni pourquoi. Mais comment t’appelles-tu ?

    - Hum… moi c’est Sole.

    - Sole ?! crie l’autre.

     

    Et là, je reconnais sa voix.

     

    - Théo ? Alors ils t’ont bien capturé ? je m’exclame.

    - Oui. Mais je n’ai aucune idée que qui ça peut bien être. A chaque fois qu’ils m’apportaient à manger, à chaque fois qu’ils passaient dans le couloir j’essayais de distinguer leurs visages mais je n’ai jamais réussi.

    - Je suis allée voir ta tante. Elle se demandait si ce n’était pas ceux qui t’avaient exilé une première fois qui t’avaient repéré et capturé pour te bannir à nouveau.

    - Je ne pense pas… sinon, tu ne serais pas là…

     

     

     

     

    Plusieurs jours sont passés, nous étions toujours enfermés dans notre cellule. Nous tentions sans succès de démasquer nos ravisseurs. Et c’est alors qu’un jour, quand nous commencions à nous demander si nous allions mourir là, un homme masqué nous ordonna de sortir de la cellule.

     

    - Allez, dépêchez vous, j’ai pas toute ma vie.

     

    Il nous emmena dans une immense salle où étaient installés de nombreux tapis et où des jeunes hommes et des jeunes femmes de notre âge, certains plus jeunes, peut-être, attendaient. Il nous fit signe de rejoindre les autres.

     

    - Bien. Si vous êtes ici, c’est pour vous joindre à notre armée.

     

    J’entendis des murmures parmi les gens autour de moi.

     

    - Vous allez devoir vous entraîner sans relâche jusqu’à ce que notre chef estime que nous pouvons attaquer.

    - Attaquer quoi ? demanda un des garçons de la foule.

     

    Le garde masqué ne lui répondit pas.

     

    - Et je ne veux surtout pas que vous arrêtiez de vous battre à la moindre blessure. Vous n’êtes pas chez les soldats, ici. Je ne serais pas indulgent.

     

    Théo lance alors un regard anxieux vers mon ventre. Et je réalise que c’est fichu pour moi si une seule personne le heurte. Je ne leur serais plus utile, et qui sait alors ce qui m'arrivera ? Ils me tueront sûrement…

     

    - Allez y, je veux vous voir commencer tout de suite.

     

    Théo et moi nous regardons.

     

    - On n’a qu’à se battre ensemble, comme ça je ne te ferais pas mal.

     

    J'acquiesce. Nous nous mettons en place. Alors que nous commençons, une jeune fille brune court vers nous à toute vitesse, et, pendant un instant, j’ai l’impression qu’elle va me foncer dedans.

     

     

    - Théo, Sole ! Comme je suis contente de voir enfin des gens que je connais !


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