• Chapitre 10

    Ce matin là, je prend le train, comme d’habitude. Théo ne m’a plus reparlé depuis le dernier jour de la formation. Il est là, quelques sièges plus loin mais on ne s’adresse pas la parole.

    Nous arrivons au Quartier des soldats. Lyo est là, il m’attend. Quand je sors, il me prend dans ses bras et m’embrasse.

     

    - On y va ? demande-t-il. Jim doit nous attendre.

    - Heu… deux minutes. Je veux demander quelque chose à Priss.

    - Je vois. Dépêche toi.

     

    Je m’avance vers le groupe de mon amie, d’où Théo me regarde, l’air mauvais.

     

    - Sole ! s’exclame Priss.

    - Salut… Je voulais savoir… quelles sont tes horaires ? On a peut-être la pause en commun.

     

    Mais nous regardons et constatons que ma pause est en commun avec celle de Ryan. Aujourd'hui, du moins.

     

    - Il paraît que c’est Jane qui se retrouve avec nous, lance ce dernier.

    - Je vois. Bon, il faut que j’y aille. A toute à l’heure !

     

    Je retourne vers mon groupe.

     

     

     

     

    Plusieurs jours sont passés, la routine du travail commence à se mettre en place. Le lundi, je mange avec Ryan et Jane. Le mardi, avec Théo et Perrie. Le mercredi, avec Priss et Gary. Le jeudi, avec Théo et Jane et le vendredi avec Ryan et Gary. Je suis déçue. Je n’ai qu’une seule fois une pause qui coïncide avec celle de ma meilleure amie.

    Aujourd’hui, nous sommes mardi. J'appréhende un peu l’heure de midi, car Théo et moi sommes toujours fâchés. Non que cela m’attriste, mais j'avoue que ce n'est pas très agréable.

    Pendant les patrouilles, le matin, tout se passe bien. Puis, viens le moment de manger. Je me dirige vers la cafétéria.

     

    Perrie est déjà là, Priss s’apprête à partir. Elle doit avoir sa pause avant Théo. Elle me salue brièvement avant de saisir son manteau et de partir.

    Pile au moment où il arrive.

    Au début, l’ambiance est franchement glaciale et ça me rappelle les repas pendant la formation. C'est drôle, cette époque me paraît lointaine, presque brumeuse, désormais. Pourtant, ce ne fait que peu de temps. Puis, nous commençons à bavarder, Perrie et moi. Théo ne se mêle pas de la conversation.

     

    - Et donc, tu es en couple avec Lyo, interroge Perrie à un moment.

    - Hum, oui.

    - Il a l’air sympa.

    - Tu rigoles ? objecte Théo. Je n’ai jamais rencontré aussi idiot que lui. Je ne comprends même pas comment il a réussi à avoir une place dans le classement.

    - Ça va, je sais que tu ne l’aime pas, je soupire. Pas la peine de t’énerver. En plus, Perrie ne t’a rien fait.

    - Non. C’est lui qui m’a fait quelque chose.

    - Ah oui ? Quoi donc ?

    - Il… commence-t-il, avant de se raviser. Non rien.

    - Quoi ?

    - Oh, c’est bon, lâche moi !

    - Pas de problème. De tout façon, je me fiche bien de ton avis.

    - Eh, Théo. Elle ne t’a absolument rien fait, c’est toi qui cherche les embrouilles, intervient Perrie.

    - Tais toi ! J'en ai assez, si à toutes les pauses on se dispute comme ça, je vais demander à changer d’emploi du temps !

    - Et ben tant mieux ! je crie. Comme ça, on sera enfin débarrassés de toi !

     

    Je prend mes affaires et je retourne dans notre zone de patrouille. Tout l’après-midi, je suis d’humeur exécrable. Je me défoule sur Jim et Lyo, qui ne m’ont pourtant rien fait et quand ce dernier essaie de m’embrasser, je me dérobe et lui colle une gifle. Il ne comprend pas tout de suite que ce n’est pas à cause de lui, puisqu’il me demande :

     

    - Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que je t’ai fait ?

    - Rien, désolée. Mais j’ai parlé avec Théo ce midi.

    - Il t’a dit quoi ? tressaillit Lyo, en faisant une tête bizarre pendant une fraction de seconde.

    - Il a laissé entendre qu’il ne t’aimait pas, que tu étais le type le plus stupide de la création et quand j’ai osé lui dire que tu ne lui avais rien fait, il a rétorqué que si, tu lui avais fait quelque chose. Mais il a refusé d’en dire plus.

     

    Je ne peux pas le jurer, mais je croirais voir une lueur de soulagement dans les yeux de Lyo.

     

    - Il ment. Je ne lui ai rien fait !

    - Je me doute, mais ce n’est pas son avis.

     

    Ce soir là, quand je rentre chez moi, j’évite encore Théo dans le train. Il vaut mieux, parce que je ne sais pas ce que je serais capable de lui faire après notre dispute de ce midi… Et le fait qu’il haïsse Lyo à tort n’est pas une circonstance atténuante.

     

     

     

     

    Je sors du train. J’essaye de ne pas penser à l’absence de Théo à notre station. Priss m’arrête avant que je rejoigne les autres.

     

    - Eh, je voulais te dire… J’ai vu Lyo ce matin…

    - Priss… on mange ensemble ce midi. Donc si tu pouvais me parler à ce moment là, ça serait mieux, parce que je vais encore être en retard…

    - Oups, oui. Au fait, Théo était dans ton train ? Parce qu’il n’est toujours pas…

     

    Je n’entends pas la suite, pressée de retrouver Lyo et Jim.

    Nous n’avons aucun ennui pendant les patrouilles, si ce n’est un vélo qui a foncé dans un piéton. Je vois arriver l’heure du repas avec soulagement. Il fait trop chaud, j’ai soif.

     

    Je salue brièvement Gary quand j’arrive au réfectoire, puis je m'installe avec lui en attendant mon amie.


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