• - Eh, Jenner. Tu te souviens de ce que je t'ai dit hier ? Cette fois, prend un adversaire à ta hauteur. Tiens par exemple… Billy Addam ! crie notre entraîneur.

     

    Le dénommé Billy, un colosse aux muscles gonflés comme des montgolfières se retourne et s'approche de nous.

     

    - Ouais ?

    - Je veux que tu te batte contre Jenner, tout de suite.

    - OK…

     

    Puis, Tom me prend à part.

     

    - Bonne chance. Si ça t'intéresse de le savoir, Addam est quasiment un des meilleurs dans le classement pour le moment.

     

    J’acquiesce. Et je me positionne sur le tapis. Pour battre Billy, je vais sûrement devoir m'en remettre à la ruse. Je n'aurais aucune chance de gagner par la force, assurément. Quel peut bien être le point faible de mon adversaire ?

    Mais je n'ai pas le temps de m'interroger plus longtemps car je le vois foncer sur moi. Rapidement, je l'esquive. Il se retourne et me « charge » à nouveau. Agissant avant qu'il puisse me toucher, j'atteins sont ventre avec mon poing, lui marchant sur le pied par inadvertance. Mais sa réaction me surprend. Billy lance un hurlement et sautille sur un pied. Je souris en coin. Je l'ai trouvée. J'ai trouvé sa faiblesse !

     

    Dès ce moment là, je reprend confiance et ne cesse de lui marteler pied sur pied. Et alors qu'il se remet avec peine de ma dernière attaque, je l'attrape par derrière et le fait tomber. Je le plaque au sol, l'empêchant de faire un seul mouvement. Puis, j'empoigne son cou et le serre.

     

    - C'est bon, Jenner. Tu as gagné, dit Tom derrière moi.

     

    Je relâche ma prise.

     

    - Tu t'es encore servie de son point faible, remarque-t-il.

    - Oui.

    - C'est bien. Cette victoire là, tu la mérite. Maintenant… Tu vois la brune là-bas ? Je voudrais que tu la combatte. Tu as de la chance, elle attend un adversaire. Mais… autant te prévenir, Portier a déjà failli tuer son frère.

    - Pourquoi vous me donnez tous ces renseignements sur mes adversaires ?

    - Pour que tu sois prévenue. Addam et Portier sont tous les deux issus de milieux où ils ont l'habitude de se battre. Toi non, alors… ne te plains pas quand je te donne des tuyaux.

    - Et bien je vais me plaindre quand même. Après tout, vous dites tout le temps que dans un vrai combat, personne ne nous fera de cadeau. Pourtant, vous êtes en train de me parler de mes adversaires. Est-ce que vous souhaitez que je perde dans une vraie bataille ?

     

    Il paraît gêné.

     

    - Non, pas du tout… tu as raison. Oh, je ferais mieux de me taire.

     

    Je pars sans le regarder et je demande à « Portier » de combattre contre elle.

     

    - Tu es sûre ? Je ne te ménagerai pas comme Sawasane ou Billy, tu sais.

     

    Je pouffe. Pour elle, Billy m'a donc « ménagée »…

     

    - Je sais. Tu t'appelles comment ?

    - Opale. Et toi ?

    - Ah ouais. Super bizarre, comme nom. Moi c'est Sole.

    - Et c'est mon prénom que tu trouves bizarre ? Tu t'appelles Sol, comme… le sol ?

    - Non, avec un E.

    - Ah ouais. Comme le poisson, quoi, répond-elle, narquoise.

     

    Je lève les yeux au ciel.

     

    - Plutôt que de perdre du temps, si on se battait ? je demande.

     

    Opale acquiesce et prend place sur le tapis. Je me mets en face d'elle. On se fixe droit dans les yeux et d'un coup, elle s'élance vers moi.

    Je pare son attaque et tente de l'atteindre au ventre. Mais elle me saisit le poignet et m'envoie à terre. Elle me plaque contre le sol, appuie sa main sur mon visage. Et je la mord, puis je me relève. Elle me balance un coup de poing dans la tête, et je lui enfonce mon coude dans le ventre. Elle ne faiblit toujours pas.

     

    D'un coup, je l'attaque en lui serrant le cou de mes mains. Mais avec son pied, elle me fait trébucher. Je tente de rester debout et je lui écrase le pied. Et je reçois un nouveau coup de poing dans l’œil. J'attrape sa jambe, la tire et la fait tomber par terre. Sa tête se cogne brutalement et je vois du sang éclabousser. Soudain je prend conscience que moi aussi, j'ai du sang plein les mains, et le visage. Mais comme elle est vulnérable, je continue à lui envoyer mon pied dans le dos. Je m'occuperai du sang plus tard.

     

    Brutalement, elle me refait face, comme si rien ne s'était passé. Elle semble encore forte et pas du tout fatiguée.

    Elle me tord le bras tandis que je lui mords l'épaule. Elle hurle, je hurle. Avec mon bras libre, je lui saisis le cou et commence à l'étrangler. Elle me balance un coup de pied dans les jambes. Je m'écroule, tirant son cou et donc elle dans ma chute. Nous sommes toutes les deux par terre, incapables de savoir qui maîtrise qui.

    Je remarque du coin de l’œil Tom qui s'approche.

     

    - Les filles.

     

    On se redresse, pleines de sang et de sueur.

     

    - C'est fini. Vous êtes à égalité.

    - Déjà ? lance Opale, presque déçue.

     

    Tom ne répond pas.

     

    - Bon, fait mon adversaire en souriant. Tu commence à avoir un œil au beurre noir. Et mon crâne saigne. On devrait peut-être aller à l'infirmerie, tu ne crois pas ?

    - Je crois, oui. Tes cheveux sont presque entièrement teints de rouge.

     

    Et on éclate de rire en même temps.

     

    Tandis qu'on se dirige vers l'infirmerie, je me dis que c'est sans doute le début d'une belle amitié.


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  • Nous retournons en salle d'entraînement.

    Tom nous répartit en binômes et les combats reprennent. Je me retrouve contre une fille du nom de Sawasane, probablement d'origine étrangère, si j'en crois son nom. Je ne pourrais pas dire d'où elle vient, car l’extérieur de la Ville est pour moi – ainsi que pour la plupart des habitants – un mystère. C'est une des choses que jamais les professeurs n'ont évoqué pendant ma scolarité.

    Elle me sourit et s'incline légèrement, comme avant un combat de judo. J'en fais autant.

    On se met toutes les deux en position d'attaque. Je sens qu'elle va commencer. Alors, je me lance. Je fonce sur elle, le poing en avant. Je la frappe en plein ventre. Aïe. Je ne pensais pas me faire mal à moi aussi…

    Je vois Tom qui s'approche.

     

    - Jenner !

    - Oui ?

    - C'est pas mal. Mais pour éviter de te faire mal à toi-même (je suppose qu'il a remarqué ma grimace quand il m'a saisi le poing) il faudrait que tu mettes le pouce dans tes doigts et pas dessus. Comme ça, me montre-t-il.

    - Compris !

    - Bien. Kanemori, remets-toi en position d'attaque.

     

    Il me lance un regard.

     

    - Toi aussi, Jenner.

     

    Nous revoilà au point de départ. Mais avant d'armer mon bras, je remarque que mon adversaire pince les lèvres. On dirait que j'ai touché un point sensible. Il faut que je la frappe au même endroit. Pourtant, en la regardant, je suis sûre que c'est elle qui va attaquer la première, cette fois. J'ai intérêt à bien me défendre.

     

    Et avant que j'ai eu le temps de dire « Ouf », l’étrangère court vers moi à toute vitesse. Et elle me donne un coup de pied dans la tête. Elle m'a touchée au nez, si j'en crois le liquide que je sens couler vers ma bouche. Tant pis. Pas le temps de s'arrêter. Je lui décoche un nouveau coup de poing au même endroit que tout à l'heure. Elle hurle. Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, j'enchaîne en lui tordant le bras.

     

    - STOP ! crie-t-elle.

     

    Tom accourt vers nous.

     

    - Que se passe-t-il ?

    - On se bat, je répond du tac au tac. Comme vous nous l'avez demandé.

    - Pas d'insolence, Jenner. Quelqu'un peut-il conduire Mlle Kanemori à l'infirmerie ?

     

    Une personne sort du lot de gens qui nous observaient et va soutenir Sawasane. Ils partent.

    Puis Tom crie à l'assemblée :

     

    - Vous avez vu comment Jenner s'y est prise pour battre son adversaire ? Elle a repéré son point faible et s'en est servi. Et ensuite, elle n'a plus eu qu'à lui tordre le bras pour que l'autre capitule.

     

    Il ajoute en ma direction :

     

    - Cependant, Kanemori était une adversaire facile. La prochaine fois, je veux te voir combattre avec quelqu'un de plus fort. C'est clair ?

     

    Je hoche la tête. Je vois Priss et Ryan se diriger vers moi, le sourire aux lèvres.

     

    - T'a géré, Sole ! dit la première.

    - Ouais ! Nous, on a pas encore réussi à battre nos adversaires… Je suppose que ça va te rapporter des points pour le classement, ça ! ajoute Ryan.

    - Bravo, lance Jim en passant près de nous.

     

    Seul Théo fait la tête. On dirait qu'il n'est pas content de ma victoire contre Sawasane, et je me demande bien pourquoi. Puis, je me rassure en me disant qu'il doit toujours faire cette tête là. Je finis par emboîter le pas à mes amis qui regagnent le dortoir.

     

    Le lendemain matin, nous sommes réveillés à l'aube par un Tom encore plus désagréable que d'habitude.

     

    - Debout les paresseux ! Aujourd'hui, nous allons répartir la journée en deux. La matinée sera consacrée aux derniers combats à mains nues et après le déjeuner, nous commencerons l'entraînement avec les armes. Dépêchez vous de vous lever, je n'attendrais pas longtemps !

     

    Priss et moi nous habillons en hâte.

     

    - Tu crois qu'on lui a tapé dessus pour qu'il soit de mauvaise humeur ? ironise-t-elle.

     

    Je n'ai pas le temps de lui répondre car Sawasane s'approche de moi, un bandage au bras.

     

    - Bon, je suppose que je ne devrais pas te dire ça, puisque j'ai perdu le combat, mais… bravo Sole.

     

    Je remarque qu'elle est vraiment jolie, avec ses cheveux noirs en bataille et ses yeux gris. Elle dégage une aura mystérieuse, autant que ses origines. Heureusement pour son visage que je ne l'aie frappée qu'au ventre !

    Je souris.

     

    - Merci. Tu t'es bien battue, toi aussi.

     

    Elle s'éloigne. Priss se moque.

     

    - Elle est drôlement coincée, la demoiselle !

    - C'est quoi cet humour que tu as ce matin ? Tu es carrément bizarre !

     

    Elle me tire la langue et me lance son oreiller à la figure. J'éclate de rire et je riposte, évidemment. Ryan arrive et nous lance, moqueur :

     

    - Les filles, on est plus à l'école, je crois… Et je vous signale que les retardataires sont dans le collimateur de Tom pendant au moins toute la formation, alors grouillez-vous !

     

    Après avoir étouffé un fou-rire, on arrête la bataille et on court vers la salle d'entraînement.

     

    Tom m'attrape par le bras dès mon arrivée.


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  • Je m'installe sur un lit, commence à me changer. J’aperçois la fille de tout à l'heure qui se dirige vers la couchette au dessus de la mienne. Elle me sourit.

     

    - Salut, moi c'est Priss.

    - Je m'appelle Sole.

    -Enchantée !

     

    Elle m'a l'air sympathique. Alors, nous allons à la salle d'entraînement ensemble, tout en bavardant, après s'être changées.

     

    - Vous êtes tous là ? demande Tom. Bien. Alors, votre formation va se dérouler en deux étapes. La première, l'entraînement physique, c'est à dire les combat au corps à corps et le maniement des armes. Ensuite, suivra une partie plus pratique ou vous vous entraînerez à affronter des situations réelles. Ces deux épreuves seront bien sûr comptabilisées dans le classement final. On va donc commencer par s'entraîner au combat à main nues. Allez, mettez vous deux par deux sur les tapis !

     

    Priss et moi nous avançons ensemble. Nous commençons à suivre les instructions mais quand Tom passe devant nous, il s'énerve.

     

    - Les filles, c'est nul. Vous ne pouvez pas faire pire. Je vais être obligé de changer les groupes pour que vous vous entraîniez correctement !

     

    Il me met avec un gars costaud dont le badge indique le prénom Jim. Il a les cheveux bruns, très courts et me regarde en souriant.

     

    - Hé ! lance mon partenaire. Si je te fais mal, tu le dis !

     

    Tom le fusille du regard. Jim s'approche de moi et me chuchote :

     

    - Si je te fais mal, tu le dis !

     

    Je rigole. Puis on commence à se battre. Jim est fort, et plusieurs fois, il m'envoie au tapis. Je touche ma joue, douloureuse. Je saigne, mais je continue et frappe Jim au ventre. Il ne recule même pas et m'expédie son poing dans le bras droit. Je m'écroule, sous le choc. J'ai la tête qui tourne. Alors, je sens qu'on me porte et je m'endors.

     

     

     

     

    Je me réveille lentement. Je suis dans un lit. Les murs autour de moi sont tous blancs, j'en déduis que je suis à l'infirmerie. Je regarde la pièce, et aperçois Priss et Jim qui me regardent.

     

    - Ça va ? lance la première.

    - Je ne t'ai pas trop fait mal ? ajoute le second.

     

    Je secoue la tête. Puis je regarde mon bras. Le médecin a mis un bandage. Ce n’est pas plus mal, parce que je ne sais pas comment j'aurais réagi à la vue de mon sang.

     

    - Si tu peux te lever, demande Priss, on peut aller manger à la cafétéria.

    - Oui.

    - Tu es sûre de te sentir capable ?

    - Sûre et certaine !

     

    Elle m'aide à me lever et nous partons en direction du réfectoire.

    Nous nous asseyons à une table de quatre places et commençons à discuter. Deux minutes plus tard, un garçon que j'avais remarqué lors de la Sélection nous rejoint et s'assoit. D'après son badge, il s'appelle Ryan. Il est blond et a l'air engageant.

     

    - Salut, moi c'est Ryan.

    - Moi c'est Priss et voici Sole…

    - Ah, c'est toi qui a atterri à l'infirmerie… Ce gars ne t'as vraiment pas loupée !

     

    Je souris.

     

    - J'ai survécu.

    - Heureusement, pouffe-t-il.

    - Moi, je trouve que pour une première journée, tu t'es bien débrouillée, renchérit Priss. J'ai entendu dire qu'une fille de notre groupe s'était évanouie avant que son adversaire l’ait touchée.

     

     

     

     

    Le deuxième jour de la formation, les combats se passent mieux pour moi. J'arrive sans problème à battre un garçon du nom de Tomas. Certes j'en suis fière. Cependant, il n'y a pas de quoi. Ce garçon a à peu près l'apparence et la force de mon cousin Elie.

    Après une matinée d'entraînement, je rejoins Priss et Ryan à la cafétéria.

    On mange en silence quand un garçon que je n'avais pas encore remarqué s'approche de notre table et nous demande s'il peut s'installer avec nous.

     

    - Bien sûr, lance Ryan.

     

    Le garçon s'assoit. En silence. Son badge indique qu'il s'appelle Théo. Son visage m’est familier. Je le regarde plus en détail. Ah, je sais où je l'ai déjà vu : à mon arrêt de train aérien, le jour de la Sélection.

     

    - Quoi ? me lance-t-il, sans doute agacé que je le dévisage.

    - Rien. Je me demandais si c'était toi que j'avais vu à mon arrêt de train pour me rendre à la Sélection.

    - Je n'en sais rien, moi.

     

    Je vois qu'il n'a pas envie d'en dire plus alors je me tais. De plus, je sais qu'on m'a souvent reproché ma curiosité sans limites, plus jeune. Alors je ravale les questions qui s'apprêtent à sortir de ma bouche.

     

     

    Dès l'arrivée de Théo, le repas est silencieux. Même les tentatives de plaisanteries de Ryan échouent auprès du nouveau venu. Après trois défaites, mon ami renonce à blaguer et se contente de finir son assiette en silence.


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  • Je monte les marches lentement. Je suis épuisée. J'arrive en haut de l'escalier et entends une voix me dire :

     

    - Sole, tu es allée courir ?

     

    Je lève les yeux vers le visage de la personne qui m'a posé la question. C'est Lyna, ma voisine de palier.

     

    - Ah, Lyna. Oui, je viens de finir mon footing.

     

    Elle sourit. Puis, elle retourne dans sa chambre et j’aperçois le visage de sa sœur, Lathmee qui me salue. Et je rentre chez moi.

     

    - Sole ! Tu es partie plus longtemps que d'habitude !

     

    C'est Kat, ma cousine, qui vient de parler. Elle est rousse, aux yeux marrons, de petite taille. Quand elle sourie, elle a le plus joli visage du monde. Mais là, elle ne sourit pas.

     

    - J'ai fait exactement une demi-heure de course, comme toujours…

     

    Elle baisse la tête. Puis, elle se tourne vers son frère, Elie, couché dans notre unique lit. Il est pâle, à cause de sa maladie.

     

    - Il ne va pas mieux. Je dirais même que ça a empiré en une demi-heure.

    - Je sais.

     

    Elle me dit la même chose à chaque fois que je pars.

     

    - Écoute, Soleil… on ne peut pas rester comme ça sans rien faire ! Mon frère est en train de mourir !

    - Je sais, Kat. Mais on ne peut pas partir non plus.

    - Il le faut ! On n'a même pas de quoi lui payer des médicaments !

    - Parce que tu crois qu'en se retrouvant à la rue, on aura plus d'argent ? Sans compter qu’Aya ne sera plus là pour nous nourrir !

     

    Aya est la patronne du foyer où nous vivons depuis que mes parents sont morts. Le bâtiment comporte deux étages, où logent quatre familles au total. Mais nous ne connaissons pas bien les familles du deuxième. Par contre, nous nous sommes tout de suite bien entendus avec nos voisines de palier, Lyna et Lathmee, deux sœurs orphelines. Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau, bien qu'elles aient quatre ans de différence. Toutes les deux sont brunes aux cheveux ondulés et possèdent de magnifiques yeux bleus.

     

    - Kat, je ne vois qu'une seule solution. Demain, j'irai me présenter à la Sélection.

    - Non! C'est… dangereux !

    - Bien sûr que non, ce n'est pas dangereux… Admets que c'est notre seule chance de sauver Elie. Si je réussis la Sélection, j'aurais un métier, je gagnerais des sous et je pourrais acheter des médicaments…

     

    Ma cousine ne répond pas. Mais je sais que de toutes façons, j'irai passer la Sélection.

     

     

     

     

    Le jour se lève à peine, que je suis déjà prête à partir. Kat me regarde, les yeux tristes, remplis de larmes. J'aimerais lui dire que je ne crains rien, que je reviendrai dans dix jours, mais elle ne voudrait pas m'écouter…

     

    J'arrive à ma station de train aérien. Un garçon d'environ mon âge attend. Ses cheveux bruns sont presque trop longs, ils volent au vent. En le regardant plus attentivement, je constate qu'il a les yeux de deux couleurs différentes.

    Le train arrive, et nous montons tous les deux dedans. Pendant le trajet, je regarde le panorama qui défile sous mes pieds, ma ville, Remainia vue de haut, en même temps que je réfléchis. Il faut absolument que je postule pour le travail au salaire le plus élevé. C'est le seul moyen de sauver Elie.

     

    Nous arrivons sur la place centrale de la Ville. Il y a énormément de monde. Je me fraie un chemin jusqu'au panneau où sont affichés les métiers et leurs salaires. Je lève les yeux progressivement, passant du métier le moins bien payé au mieux payé. J'étouffe un cri. Pour gagner le maximum, il faut que je tente le métier de soldat, ceux qui garantissent la sécurité de la Ville. J'ai un moment d'hésitation puis je rejoins le guichet des soldats.

     

    Une longue file est là, je patiente avec les autres. Elle avance plutôt vite, tant mieux. Enfin, je me retrouve à une personne du guichet. La fille avant moi, une fille mince aux cheveux noirs tressés, parle avec le guichetier. Puis, il lui indique un endroit et elle s'en va.

     

    - Mademoiselle ?

    - Oui…

    - Votre nom, s'il vous plaît.

     

    A ce moment là, j'ignore ce qui me pousse à donner mon surnom. Peut-être un désir de changer d'identité, de devenir quelqu'un d'autre.

     

    - Hum… Sole Jenner.

    - Bien.

     

    Il écrit mon nom sur un badge, qu'il me remet.

     

    - J'ai aussi besoin de votre adresse.

     

    Je la lui donne, il m'indique le Quartier des Soldats, et passe à la personne suivante.

    Je me dirige dans la direction indiquée et rapidement, je vois l'entrée du Quartier. J'ouvre la porte et j'entre.

     

    Il fait noir, dedans. Mes yeux mettent un peu de temps à s'habituer à l'obscurité, puis je détaille les alentours. Un homme, très grand et baraqué, fait les cents pas avec l'air de s'impatienter. Je retrouve la fille qui me précédait dans la file. Quand je tourne la tête vers lui, un garçon dont je ne distingue pas bien le visage me sourit, timidement. Je lui rends son sourire.

    J'ai l'impression d'attendre une éternité, puis, enfin, le grand baraqué nous adresse la parole.

     

    - Bonjour tout le monde. Moi, c'est Tom. Si vous êtes ici, c'est pour suivre un entraînement de soldat. Tout d'abord, sachez que je n'aurais pas de pitié. Seuls les dix premiers du classement du dixième jour deviendront des nôtres. Les autres… ils seront renvoyés chez eux et devront retenter leur chance l'année prochaine. Mais… sincèrement, je doute que vous y arriviez. Si vous avez été éjectés du classement une première fois, à mon avis vous n'aurez pas plus de chance la deuxième.

     

    Il marque une pause. Toute la foule l'observe, silencieuse.

     

    - Bien. Tout d'abord, vous devez vous changer. Je vais vous amener à votre dortoir où vous attend votre tenue. Vos vêtements seront renvoyés chez vous.

     

    Il nous demande de le suivre, dans les couloirs sombres du Quartier des Soldats. Il pousse une porte et nous désigne la pièce.

     

    - Voilà. Je veux tout le monde à la salle d'entraînement dans cinq minutes.


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  • Hellow :3

    Si je ne suis plus aussi active qu'avant sur ce blog, c'est tout simplement parce que que:

    - J'ai acheté un carnet pour écrire mes fictions -> donc je ne les transcris plus, ou occasionnellement sur PC -> donc je ne les publie pas.

    - Je manque de temps

    - La fiction dont je m'occupe le plus actuellement (Remuria) est finie du point de vue récit, mais il me reste encore plein de modifications à faire, notamment reséparer les chapitres comme il faut. Cependant, peut être qu'à la fin de cette année scolaire maximum (attention, ne fais pas de promesses intenables! me chuchote ma conscience) vous pourrez avoir accès aux modifications.


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