• Ils sont quatre. Quatre assis en rond dans la cour. Je m'arrête pour les observer. Il y a trois filles et deux garçons. Ils ont l'air très concentrés. La blonde abat son jeu sur le sol. Elle crie victoire. L'autre en face d'elle rit aussi. J'en déduis qu'elles sont en équipe et qu'ils jouent au Kem's. Les autres sont maussades. Ils sont visiblement en train de se demander quel était le signe de leurs adversaires.

    La troisième fille, une brune au cheveux courts, redistribue les cartes. Une nouvelle partie commence. Puis, quelques minutes plus tard, je vois la scène précédente se répéter. Les deux perdants pestent contre leurs voisines. Et une autre partie démarre.

    Au bout de trois ou quatre parties avec toujours l'équipe des deux filles gagnante, les joueurs d'en face sont énervés. Tellement énervés que l'un d'eux jette ses cartes au sol. L'autre les ramasse puis les mélange. A nouveau, il les distribue en quatre tas et à nouveau, la partie s'engage.

    Cette fois, elle est longue. la blonde et la brune ont l'air d'avoir des difficultés, sans doute un mauvais jeu. Et alors, le "miracle se produit" La petite brune de l'équipe adverse crie "Kem's". Elle se lève, victorieuse, suivie par son coéquipier. Les deux autres se regardent, perplexe. Puis elles regardent leurs jeux. Et éclatent de rire. Les gagnants se joigent à leur hilarité. Et là, j'aperçois deux six et deux valets dans l'un des jeux... et les mêmes cartes dans l'autre!

    Je regarde ma montre. La fin de la récré va bientôt sonner. Je me dirige vers les casiers et quitte les quatre joueurs qui continuent de rire.


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  • Jules m'horripile. Il me sourit tout le temps d'une façon aussi gentille que cruelle. Je ne comprend pas.

    Aujourd'hui, Jess a prévu de m'envoyer en mission. J'ai peur de m'évanouir encore une fois, mais il n'est pas question que je le dise au chef. Il a décidé que ce serait Vincent qui m'accompagnerait. Il veut sans doute pouvoir me surveiller.

    On monte dans la voiture. Quand on arrive au domicile de la personne qu'on doit cambrioler, Vincent me donne une photo de l'objet que je dois rapporter. C'est une petite bague, surmontée d'une opale, magnifique.

    Je prend mon matériel et sors de la voiture. Je me dirige vers la maison, enjambe la clôture et entre. J’appréhende ce qui va se passer, car je veux réussir la mission, ça amènera peut être Jess et Vincent à avoir plus confiance en moi. Je ne peux, ne dois pas échouer.

    La maison est plongée dans le noir, silencieuse. J'avance, pièce par pièce pour arriver à la salle de bain. C'est le premier endroit auquel j'ai pensé pour rechercher un bijou. Je fouille les tiroirs, renverse les étagères... pas de trace de la bague. Et puis je remarque le miroir, pas totalement collé au mur. Dans un élan d'inspiration, je tente de le faire pivoter, où de l'ouvrir. Oui! Il y a bien un placard derrière. Mais le bijou ne s'y trouve pas.

    Je décide alors d'aller voir dans le salon et dans la chambre.

    Je met les deux pièces sans dessus-dessous, mais n'arrive pas à mettre la main sur ce que je cherche. Je commence à m'énerver. J'ouvre le tiroir de la table de nuit, mais il n'y a rien.

    Et d'un coup, j'entends un bruit de porte. Les occupants de la maison sont rentrés! Je me rue vers la cuisine, ouvre la fenêtre et saute dans le jardin. Je fais le tour de la maison accroupie pour qu'on ne me voie pas de l'intérieur, je passe le portillon et sort dans la rue en courant.

    J'arrive à la voiture, Vincent est furieux.


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  • Il fait tout noir. Je sens un petit souffle de vent sur mon visage. Puis, soudain, je me trouve dans une prison sombre, humide et mal odorante. Je suis dans le couloir, pas dans une cellule. Quand je marche, les prisonniers me regardent de leurs yeux de criminels. Ils ne parlent pas. Ni à moi, ni entre eux. J'arrive au bout du couloir et le paysage change.

    C'est une île déserte, au crépuscule. Je marche sur le sable de la plage de l'île. Il est froid. La mer monte et redescend. Comme le premier lieu, l'île est totalement silencieuse. Soudain, un bruit assourdissant retentit au loin. Je plisse les yeux, et j’aperçois un gros cargo qui continue sa route, indifférent à l'île. Le vent souffle, et m'emporte à ma destination suivante.

    Je suis maintenant au sommet de la statue de la Liberté. New York est là, à mes pieds. Je ferme les yeux. Les rouvre, mais le paysage n'a pas changé. Je contemple les avenues, les taxis qui filent à toute vitesse, les gratte-ciels et les gens qui marchent dans la rue. Je me tourne vers la mer. Elle est calme, belle, ce jour là. Et alors que je m'émerveille, je ne vois plus rien. New York est partit, et moi aussi.

    Cette fois, quand le noir se dissipe, je me trouve dans un jardin. Un tout petit jardin. Il est associé à une grande maison et on y accède par une baie vitrée. Je m'en approche, pour regarder l'intérieur de la maison. Je vois cinq personnes, deux femmes et trois hommes. L'une des femmes est une jeune adulte blonde. L'autre, en revanche, est plus âgée et a des cheveux blancs. Deux des hommes sont en réalité des enfants, deux jumeaux bruns, adorables. Et le dernier leur ressemble aussi, mais il est plus âgé, il a sans doute dans les 30 ans.

    Alors, je prends conscience que je suis en train de rêver. Oui, car les cinq personnes que je contemple sont ma grand-mère Edith, ma mère Anna, mes deux frères Julien et Eliott et mon père, Léo. Et ils sont tous morts, la première de vieillesse et les quatre autres dans l'accident de voiture auquel moi seule a réchappé...

    Une larme roule sur ma joue, tandis que je me réveille, seule, dans ma chambre à l'orphelinat.


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